Le Mexique... je n'avais vraiment aucune attirance pour ce pays... et alors que je cogitais à faire le saut direct des USA au Pérou, le mental a perdu une fois de plus face à l'intuition... Là bas, il ya quelque chose pour moi... quoi? je n'en sais rien... Bien... roule pour le Mexique, mais alors, en mode hyper sauvage ! Je fais la descente de la péninsule de Baja ! Les pistes exigent une préparation un peu plus poussée, je passe à l'atelier faire les ajustements mécaniques et révisions nécessaires... Alors qu'une part de moi est convaincue du truc, je sens au plus profond, l'autre part de moi se marrer... - "pfffft... le mec ... il croit encore qu'il est venu faire du vélo..." - Et cette idée qui a surgi il y a quelques temps et qui devient insistante jusqu'à devenir une évidence : "s'arrêter un mois en ville, apprendre des bases d'espagnol et en profiter pour écrire, se poser un peu, et attendre le feu vert intérieur pour repartir... prendre la première ville sur la côte puis laisser faire..." Quoiiii? Ensenada?? 500 000 habitants? Chhhhhut... Laisse faire..."
En passant la frontière, tout change subitement, je retrouve l'agitation incessante, les gargotes à chaque coin de rue, le bitume défoncé, le trafic un peu rock'n roll. Bye bye l'Occident, et bienvenue dans un monde un peu plus exotique... Je retrouve avec plaisir les couleurs, les odeurs, et cette ambiance fascinante qui grouille de vie, et ces pays où, loin des normes, tout est presque encore possible...
120km de pistes dans le sable mou donnent vite le ton de ce qui suivra, et, enfin Ensenada apparaît blottie en bord de mer...
Assis à ma table habituelle de la petit bibliothèque ouverte sur la cour, je souris en buvant mon café... Je suis invité dans un petit café alternatif tenu par Yedira. Ici on cherche à promouvoir massage, vélo et relaxation. Le lieu, tout fraichement remis au gout du jour en est à ses grands débuts. Chaque jour, dans le hall ouvert sur la cour centrale, se succèdent des sessions de yoga, de danse ou d'arts martiaux, le dimanche, un marché de producteurs et d'artisans anime l'endroit... Je suis aussitôt adopté, et peux profiter du calme pour écrire, avec café à volonté... Bien vite, on me propose un arrangement comme je les aime. Il y a un appartement pour moi, je pourrai l'occuper gratuitement si je finis les peintures et le nettoyage... Je m'y colle avec Mario, l'employé du café, il ne parle ni anglais, ni français mais le courant passe direct et on bricole pour communiquer...
Me voici donc dans appartement refait à neuf, contre petits coups de mains symboliques... aller coller des affiches en ville, rénover un meuble, faire du bidouillage informatique ou marketing... Je n'y connais pas bien plus que çà, mais avec un peu de patience et de bon sens, tout devient juste facile...
On résume, J'ai un appart' offert, un colloc qui ne parle qu'espagnol et qui a la patience de vouloir communiquer, des petits services à rendre pour m'occuper, et beaucoup de temps libre... Je me fais inviter par plein de monde... Je tombe même sur un magasin de vélo où Ivan m'offre la main d'oeuvre. Et dire que quelques semaine auparavant, j'errais dans les rues, sur les quais, sans avoir la moindre idée d'où aller, sans parler le moindre mot d'espagnol, et aujourdhui, je suis intégré dans un petit univers, j'ai tout, et même plus que ce que j'espérais, sans même avoir cherché...
Me voici adopté à Recicleteando
La magie, comme d'habitude, s'est produite au moment ou je m'y attendais le moins, au moment, ou fatigué de réfléchir, de chercher ce qui me conviendrait, j'ai lâché le contrôle et me suis résigné à accepter ce qui devait arriver. A ce moment précis, de nuit, à un coin de rue, on est venu me taper sur l'épaule pour m'inviter...
Les semaines défilent, les petites habitudes s'installent. J'aime aller m'asseoir sur le perron de boulanger, écrire en buvant un café, et laisser la rue grouillante m'inspirer. Parfois il vient s'asseoir à coté de moi, et on se raconte ce qu'on peut à grands renforts de gestes qui virent bien souvent au fou rire... J'aime les samedis après midi sur les quais, où les gamins crient en courant à travers les jets d'eau, sous le regard amusé des touristes. Le dimanche, au petit marché, je guette l'arrivée des amis, Gonzalo vend des graines qu'il récolte, dans son jardin ou dans la nature, Il a chaque semaine de nouveaux trésors et toujours l'art de raconter l'histoire de chaque plante... J'aime ma cantine, où, assis à ces grandes tables on sert des tacos à toute heure. Assis devant mes galettes de viande marinée, j'observe dans l'atelier voisin, le joailler ou le cordonnier. Parfois je traverse le quartier touristique et m'amuse toujours de ce contraste, entre la réalité et cette oasis de clichés standardisés.
Dans la rue, parfois, un musicien, je m'asseois, et laisse la vibration de la musique monter. J'ai toujours aimé la musique de rue... Dans le fond de la poche, j'ai bien toujours un peu de monnaie qui traine. Je me dis que cette personne en a plus besoin que moi... tant pis si je voyage moins longtemps... et puis la vie me le rend chaque jour d’une autre manière après tout...
Parfois il m’arrive de ne pas donner d’argent, mais de donner un hug à une personne qui mendie et qui m’inspire quelque chose. Je le prends dans mes bras, le regarde dans les yeux, et lui transmets ce que j'ai de plus beau à lui dire, sans parler. L'argent ne résout pas grand chose, la chaleur humaine, elle, a bien plus de pouvoir. Si nos ressources financières sont limitées, nous avons en revanche la capacité à créer de manière infinie de l'Amour à distribuer... A cogiter M'sieur dames, çà pourrait illuminer des vies... en commençant par les nôtres...
Les semaines défilent, les petites habitudes s'installent. J'aime aller m'asseoir sur le perron de boulanger, écrire en buvant un café, et laisser la rue grouillante m'inspirer. Parfois il vient s'asseoir à coté de moi, et on se raconte ce qu'on peut à grands renforts de gestes qui virent bien souvent au fou rire... J'aime les samedis après midi sur les quais, où les gamins crient en courant à travers les jets d'eau, sous le regard amusé des touristes. Le dimanche, au petit marché, je guette l'arrivée des amis, Gonzalo vend des graines qu'il récolte, dans son jardin ou dans la nature, Il a chaque semaine de nouveaux trésors et toujours l'art de raconter l'histoire de chaque plante... J'aime ma cantine, où, assis à ces grandes tables on sert des tacos à toute heure. Assis devant mes galettes de viande marinée, j'observe dans l'atelier voisin, le joailler ou le cordonnier. Parfois je traverse le quartier touristique et m'amuse toujours de ce contraste, entre la réalité et cette oasis de clichés standardisés.
Dans la rue, parfois, un musicien, je m'asseois, et laisse la vibration de la musique monter. J'ai toujours aimé la musique de rue... Dans le fond de la poche, j'ai bien toujours un peu de monnaie qui traine. Je me dis que cette personne en a plus besoin que moi... tant pis si je voyage moins longtemps... et puis la vie me le rend chaque jour d’une autre manière après tout...
Parfois il m’arrive de ne pas donner d’argent, mais de donner un hug à une personne qui mendie et qui m’inspire quelque chose. Je le prends dans mes bras, le regarde dans les yeux, et lui transmets ce que j'ai de plus beau à lui dire, sans parler. L'argent ne résout pas grand chose, la chaleur humaine, elle, a bien plus de pouvoir. Si nos ressources financières sont limitées, nous avons en revanche la capacité à créer de manière infinie de l'Amour à distribuer... A cogiter M'sieur dames, çà pourrait illuminer des vies... en commençant par les nôtres...
Je trouve en Mario, un nouveau compère, on habite ensemble, dans cet appartement vide, On n'a rien mais on a tout. On rigole et la simple compagnie de l’autre vaut bien plus tout.
Il y a les virées nocturnes à vélo, dans les terrains vagues sur les hauteurs de la ville, à la recherche de la plus belle vue, et de ruelles sinueuses et bien raides ou les chiens nous courent après, il y a les soirs dans les gargottes, où on achève la journée autour d’un plateau de tacos, il ya les courses poursuites dans le centre ville pour rentrer, pour savoir qui du roller ou du vélo est le plus rapide… Dans la nuit on file l’intsant, laissant derrière nous ce qui est trop sérieux. C’est débilos, mais je crois que dans l’interdit, le déraisonnable et dans la nuit, le temps d’un instant, on oublie le reste, on se sent juste vivants. On se sent Être.
Et puis le temps fait son oeuvre, et, un jour. Je commence à me sentir à l'étroit... Chaque fois que je vois le matériel de camping dans le coin du salon, je sens que les pistes appellent... Les choses bougent, il va être temps... Un mois en appartement je sais pas comment j'ai tenu... certes, marcher sur les toits pour aller capter internet m'aide à me sentir moins enfermé...Quand j'y repense, j'avais campé une semaine dans le jardin de Cyril à Santa fé, pour ne pas me sentir trop domestiqué, çà fait un peu mimisiku, mais faut bien garder un côté sauvage...
Tout s'accélère un jour ordinaire, un coup de fil, les plans deviennent subitement évidents, excitants même. Je plie enfin bagage, les confie sagement à Yedira, laisse le vélo à l'atelier d'Ivan, et m'en vais un matin tôt. Le voyage continue d'une façon inattendue. Mais... c'est çà qui est bon...
Je cligne des yeux, et suis à Istanbul, entre la Mosquée Bleue et Sainte Sophie. Je cligne des yeux à nouveau, je suis au milieu de mes frères et soeurs chez les parents le temps d'un repas, je cligne une dernière fois des yeux, je suis à Verbier, au boulot, là haut dans mes montagnes. La distance n'existe pas, le temps non plus après tout, et cette escale improvisée au boulot a, je dois dire, un incroyable petit goût de liberté...
Il y a les virées nocturnes à vélo, dans les terrains vagues sur les hauteurs de la ville, à la recherche de la plus belle vue, et de ruelles sinueuses et bien raides ou les chiens nous courent après, il y a les soirs dans les gargottes, où on achève la journée autour d’un plateau de tacos, il ya les courses poursuites dans le centre ville pour rentrer, pour savoir qui du roller ou du vélo est le plus rapide… Dans la nuit on file l’intsant, laissant derrière nous ce qui est trop sérieux. C’est débilos, mais je crois que dans l’interdit, le déraisonnable et dans la nuit, le temps d’un instant, on oublie le reste, on se sent juste vivants. On se sent Être.
Et puis le temps fait son oeuvre, et, un jour. Je commence à me sentir à l'étroit... Chaque fois que je vois le matériel de camping dans le coin du salon, je sens que les pistes appellent... Les choses bougent, il va être temps... Un mois en appartement je sais pas comment j'ai tenu... certes, marcher sur les toits pour aller capter internet m'aide à me sentir moins enfermé...Quand j'y repense, j'avais campé une semaine dans le jardin de Cyril à Santa fé, pour ne pas me sentir trop domestiqué, çà fait un peu mimisiku, mais faut bien garder un côté sauvage...
Tout s'accélère un jour ordinaire, un coup de fil, les plans deviennent subitement évidents, excitants même. Je plie enfin bagage, les confie sagement à Yedira, laisse le vélo à l'atelier d'Ivan, et m'en vais un matin tôt. Le voyage continue d'une façon inattendue. Mais... c'est çà qui est bon...
Je cligne des yeux, et suis à Istanbul, entre la Mosquée Bleue et Sainte Sophie. Je cligne des yeux à nouveau, je suis au milieu de mes frères et soeurs chez les parents le temps d'un repas, je cligne une dernière fois des yeux, je suis à Verbier, au boulot, là haut dans mes montagnes. La distance n'existe pas, le temps non plus après tout, et cette escale improvisée au boulot a, je dois dire, un incroyable petit goût de liberté...