Oregon, Sierra Cascades Bike Route
La route continue et l'agitation toujours présente, laisse peu à peu place à une paix intérieure. L’émerveillement et la magie s’occupent du reste…
White salmon, me voici au bord de la Columbia River, face à ce pont de plus d'un kilomètre qui franchit le fleuve. En face, Hood River petite ville américaine bien relax genre bistro - terrasses et vélo. Seul hic, le pont est interdit aux vélos. Il me faut soit faire du stop, soit prendre le prochain pont, en faisant un crochet de 80km…
J’ai le temps, et j'ai un peu la flemme de décharger le vélo pour faire du stop, je choisis le détour.
Je m’arrête au site de parapente au cas où, mais l’ouest, bien installé pour la semaine, dissuade toute tentative, il serait tout simplement impossible de rentrer à l’atterro, il faudrait alors poser sur la highway ou dans le fleuve…
Les gorges sont vraiment magnifiques, et l’ancienne route qui serpente dans les falaises offre quelques beaux lacets et un panorama incomparable…
Je file retrouver Clint, qui m’attend chez lui. Dernière nuit de confort avant une belle semaine de camping… Clint habite une propriété hors de la ville, un genre de petit ranch avec vue sur le Mt Hood. Il est ce genre de vieux briscard qui a bien roulé sa bosse, et niveau vélo, il touche un peu à toutes les disciplines… On rigole de cette sensation de retrouver comme un vieux pote quand tu arrives chez des gens que tu connais pas, le courant passe très vite. Comme on a tous les deux la flemme de cuisiner, il m’invite au restau, le sien ! On file en jeep cheveux au vent sur Pine street, où il tient un bistro italien avec produits locaux et on se fait bien péter la panse.
Clint me propose une alternative pour éviter une section de route très fréquentée et contourner le Mt Hood par des routes forestières. Il me dessine une carte à main levée. Une carte manuscrite pour les 100 prochains km… cool !
« Elle est pas à l’échelle, mais le tout c’est de le savoir… y’a pas de panneaux, ce qui compte c’est les passages de rivières en guise de repère… »
Moi qui aime les variantes rock’n roll, je suis servi ! La route est vraiment chouette et je passe la journée, hypnotisé par ce volcan, Mt Hood, que je contourne…
White salmon, me voici au bord de la Columbia River, face à ce pont de plus d'un kilomètre qui franchit le fleuve. En face, Hood River petite ville américaine bien relax genre bistro - terrasses et vélo. Seul hic, le pont est interdit aux vélos. Il me faut soit faire du stop, soit prendre le prochain pont, en faisant un crochet de 80km…
J’ai le temps, et j'ai un peu la flemme de décharger le vélo pour faire du stop, je choisis le détour.
Je m’arrête au site de parapente au cas où, mais l’ouest, bien installé pour la semaine, dissuade toute tentative, il serait tout simplement impossible de rentrer à l’atterro, il faudrait alors poser sur la highway ou dans le fleuve…
Les gorges sont vraiment magnifiques, et l’ancienne route qui serpente dans les falaises offre quelques beaux lacets et un panorama incomparable…
Je file retrouver Clint, qui m’attend chez lui. Dernière nuit de confort avant une belle semaine de camping… Clint habite une propriété hors de la ville, un genre de petit ranch avec vue sur le Mt Hood. Il est ce genre de vieux briscard qui a bien roulé sa bosse, et niveau vélo, il touche un peu à toutes les disciplines… On rigole de cette sensation de retrouver comme un vieux pote quand tu arrives chez des gens que tu connais pas, le courant passe très vite. Comme on a tous les deux la flemme de cuisiner, il m’invite au restau, le sien ! On file en jeep cheveux au vent sur Pine street, où il tient un bistro italien avec produits locaux et on se fait bien péter la panse.
Clint me propose une alternative pour éviter une section de route très fréquentée et contourner le Mt Hood par des routes forestières. Il me dessine une carte à main levée. Une carte manuscrite pour les 100 prochains km… cool !
« Elle est pas à l’échelle, mais le tout c’est de le savoir… y’a pas de panneaux, ce qui compte c’est les passages de rivières en guise de repère… »
Moi qui aime les variantes rock’n roll, je suis servi ! La route est vraiment chouette et je passe la journée, hypnotisé par ce volcan, Mt Hood, que je contourne…
Les feux, les feux, encore les feux… oh pour les images, vous avez sûrement vu au JT, des trucs plus impressionnants dans le sud de la france, ici on n’en voit que la fumée… Le ballet des hélicos qui tournent et larguent la flotte fait l’attraction dans le petit village de Détroit… La visibilité est vraiment réduite, et à certains endroits c’est une sacrée purée de pois…
Les forêts portent aussi la cicatrice des feux des années précédentes, et ces hectares d’arbres calcinés sont spectaculaires.
Parmi la désolation cependant, la vie reprend son cours, et la verdure réapparait… Tout n’est que cycle et la vie reprend toujours ses droits...
La ligne jaune interminable me guide, à travers les sapins et au détour des lacs. Les gens ici semblent apprécier passer le weekend en camping. Les emplacements prévus abondent un peu partout, même dans les endroits très reculés, souvent, une assiette en carton punaisée à un arbre avec un nom et une flèche indique le chemin où tourner pour ne pas rater le rassemblement de famille, j'ai même vu un mariage… Bon en termes de camping, on n’a pas la même logistique non plus… Ca reste un sacré déballage de confort, même pour une simple nuit…
Un midi, en mangeant mon sandwich, assis en bord de route, j’observe une fourmilière à. côté. Elles en charrient du bazar… Je lève les yeux, regarde mon vélo trop chargé, puis les voitures défiler sur la route, et je souris… Eh ben, on en charrie du bordel… Une vie durant je crois… En fait, on passe notre temps à charrier des trucs, encore et encore, toujours plus, toujours plus vite…
on en charrie pour gagner l’argent nécessaire à acheter du nouveau bordel qu’on va à nouveau charrier… Ca n’avance jamais comme on veut, on stresse toujours, et vous noterez que sur le moment, c’est le truc le plus important du monde… puis quand tu regardes en arrière… pffft... tu te demandes bien à quoi ca servait toute cette énergie pour des trucs si futiles…
Les forêts portent aussi la cicatrice des feux des années précédentes, et ces hectares d’arbres calcinés sont spectaculaires.
Parmi la désolation cependant, la vie reprend son cours, et la verdure réapparait… Tout n’est que cycle et la vie reprend toujours ses droits...
La ligne jaune interminable me guide, à travers les sapins et au détour des lacs. Les gens ici semblent apprécier passer le weekend en camping. Les emplacements prévus abondent un peu partout, même dans les endroits très reculés, souvent, une assiette en carton punaisée à un arbre avec un nom et une flèche indique le chemin où tourner pour ne pas rater le rassemblement de famille, j'ai même vu un mariage… Bon en termes de camping, on n’a pas la même logistique non plus… Ca reste un sacré déballage de confort, même pour une simple nuit…
Un midi, en mangeant mon sandwich, assis en bord de route, j’observe une fourmilière à. côté. Elles en charrient du bazar… Je lève les yeux, regarde mon vélo trop chargé, puis les voitures défiler sur la route, et je souris… Eh ben, on en charrie du bordel… Une vie durant je crois… En fait, on passe notre temps à charrier des trucs, encore et encore, toujours plus, toujours plus vite…
on en charrie pour gagner l’argent nécessaire à acheter du nouveau bordel qu’on va à nouveau charrier… Ca n’avance jamais comme on veut, on stresse toujours, et vous noterez que sur le moment, c’est le truc le plus important du monde… puis quand tu regardes en arrière… pffft... tu te demandes bien à quoi ca servait toute cette énergie pour des trucs si futiles…
Les journées se succèdent, entrecoupées par des bivouacs sauvages. Le train train s’installe, je pédale seul, l’oreille à l’affût d’une source où remplir ma gourde, je glane un fruit tombé au sol ou grapille des baies sauvages, le soir venu, je me faufile dans les taillis pour y dresser le camp, un petit feu sur le réchaud pour cuisiner, une douche à la rivière parfois, une bonne nuit sous les étoiles, et à 6h, sans réveil, le corps sait qu’il est temps d’émerger pour se remettre en route…
Parfois au loin, la silhouette lente bien familière d’un sacochard… Parfois un marcheur du PCT dévié du chemin a cause des incendies… On s’arrête et on échange quelques minutes, les banalités de la route, les sections coupées par le feu, l’approvisionnement des prochaines épiceries,… Chacun laisse chez l’autre des graines d’inspiration, qui peut être un jour germeront en nouveaux projets… Il y a les groupes de marcheurs, qui forment une sorte de communauté, et il y a les marcheurs solos, qui évitent soigneusement les groupes… Au fil des rencontres, j’en apprends peu à peu sur les codes culturels vraiment si particuliers au PCT. |
Je suis surpris par le nombre de filles qui entreprennent la marche seules, en quête d’elles même, de nature, et d’un équilibre à trouver ou retrouver. Je leur tire à chaque fois mon chapeau. 4000km en solo à pieds dans les montages, pardonnez moi, mais faut en avoir dans la culotte… et pourtant, au départ, toutes ne sont pas des athlètes ou des « guerrières ». Non leur point commun, c’est juste qu’elles ont osé… Elles sont de beaux modèles d’inspiration et de détermination, et ça me donne envie d’inciter toutes les filles qui me liront à oser, oser s’affirmer, s’affranchir, se trouver. Vous les filles, avez un pouvoir et une détermination assez incroyables, bien supérieure à nous les mecs… Vous êtes capables d'endurer tant de choses, sans jamais vous plaindre…
Et puis faut pas se mentir, au niveau global de l’espèce ça reste les femmes qui portent le monde depuis la nuit des temps, en temps de paix ou de guerre, l’homme, lui, parade, guerroie, et parlemente, tout cela serait drôle si ce n’était pas aussi tragique… Alors allez y les filles, prenez les choses en main, trouvez votre équilibre osez être vous même, non pas pour dominer, ou par esprit de revanche, mais pour ramener un peu d’harmonie et d’équilibre, en vous, et autour de vous… J’admire toutes celles qui osent faire, entreprendre, que ce soit voyager seules, créer leur entreprise, oser tenter au delà du regard des autres ou du jugement, oser briser les schémas de lignée familiale qui les enferment… Peu importe le doute ou la critique… Lancez vous, osez !
Allez les filles! Vous êtes chouettes !
Ma route longe un très vieux chemin, celui que les premiers pionniers ont pris pour explorer le sud ouest début 1800. Je suis leurs traces et me demande parfois ce qu’il reste de nos anciens, toutes civilisations confondues… Proche de la ville de Sisters, j'aperçois ces montagnes, les 3 sisters, anciennement nommées Faith, Hope et Charity, sont elles les valeurs qu’ils poursuivaient lorsqu’ils ont tout quitté pour chercher et construire ce qu’ils pensaient être un monde meilleur? Ou couraient -ils déjà après le pognon?
En bord de route, parfois, un panneau usé par le temps, raconte la vieille histoire bien vite oubliée… Dans les salles de restaurant aux trophées de chasses démesurés, je me pose le temps d’un café, j’observe en détails les tableaux, et les vieux objets d'une autre époque... La folle marche du monde…
En remontant la Cascades Lakes Highway, je m’arrête dans un campement en bord de lac, et demande au premier venu s'il y a des emplacements à 5$ pour les vélos/rando…
«Non c’est gratuit, mais comme c’est complet, viens chez nous, on a de la place pour ta tente… » Waouh cool. L’endroit est paradisiaque. Un lac turquoise et un silence d’or, on passe devant un groupe de jeunes artistes occupés à lire ou a peindre à l’aquarelle. cette simple vue m’invite à ralentir…Je leur prête ma boite de couleurs… oui, je trimballe de l’aquarelle dans mes bagages… Et je n'ai pas encore pris le temps de peindre... La nuit sous les étoiles a givré la tente et rappelle que qu’on est déjà à 1800m… L’endroit est si tranquille, et les voisins si cools, que je prend le temps d’un jour de repos sur «la péninsule magique », un lazy sunday à Devils Lake, à boire du café avec les nouveaux copains, à lire, et à peindre les reflets du lac. C’est bien moche mais tant pis, le coeur y est et ca fait du bien. L’endroit regorge d’oiseaux bleus, et de chipmunks, ces petits rongeurs qui ont inspiré tic et tac chez disney. Ils sont rapides curieux et agiles, mais ont aussi l’air très stupide et maladroits, ils passent leur temps à se courir après en poussant des sifflements… ils sont drôles à observer. Un matin, fasciné par la brume dansant sur la surface du lac, je prends des photos. L’un d’eux entre dans mon pot de beurre de cacahuètes… le temps de le chasser, dans mon dos, un autre a déjà attaqué le sachet de fruits secs… bien joué les mecs ! |
Chaque jour, je passe un patelin paumé, animé par le seul passage de la route, j’aime ces villages articulés autour du magasin - pompe à essence. C’est parfois glauque, mais toute une animation grouille par là autour. Point de passage de tout le monde, ouvriers, touristes ou papys retraités en quête de quelconque compagnie, c’est toujours un grand moment d’observations. Une fois de plus, je fais le plein à l’épicerie pour les 24h à venir, et attaque une nouvelle variante sauvage… Le windigo pass… un col dans la forêt, au sommet d’une piste. La piste roule plutôt bien, et j’apprécie le silence et la nature sauvage ça change tellement du bitume et des voitures… Je modère l’effort pour gérer sans me cramer... ayant raté la creek repérée sur la carte (ou peut être était elle asséchée) je n’ai plus d’eau.
Dommage, j'aimais bien le côté sauvage, j'aurais bien campé, mais il me faut franchir le col et à redescendre rejoindre le prochain point d'eau avant la nuit...
Au passage du col, surprise… sous un arbre, au bord du PCT attend un stock de bidons d’eau potable. Bien alignés, y’en a au moins 300 litres… à coté, 2 boites étanches contiennent une trousse de premiers soins, du PQ, un panneau solaire et tous les câbles électroniques imaginables pour recharger des appareils, et même des lunettes pour l’éclipse solaire qui approche…
Un petit mot « faites en bon usage, et pensez aux suivants », signé « vos anges gardiens du chemin »… eh bien… waoh… J’apprends que « c’est un « magic », il existe des gens généreux, qui viennent bénévolement déposer du matériel là ou une piste croise une section du sentier assez isolée, afin que les marcheurs puissent continuer… Ce soir, nous somme 7 à camper là haut… le dernier arrivé marche 4000km en trimballant son violon… niveau insolite, fragile et encombrant, c’est pas mal, je lui montre le parapente, on se regarde, on se comprend, et on rigole…
Je continue ma route et monte parmi les névés vers crater lake, un lac logé à 2400m dans le cratère d’un volcan…
Le lac se révèle… Waouh la vue est incroyable malgré l’atmosphère toujours très opaque qui empêche de distinguer les contours du cratère, mais c’est un autre rayon de soleil qui va illuminer ma journée… Je m’apprête à casser la croûte assis par terre, et je n’ai plus d’eau, je vais frapper au camping car d’à coté où une famille m’a fait coucou il y a a peine 30 secondes… Surprise, une famille de la Drôme, à peine le temps de me déchausser pour entrer dans le palace a roulettes, que Quentin me prépare un filet mignon et un bout de fromage français, et Anaïs, du haut de ses 7 ans a entrepris le ménage du camping car pour « être prêts pour le monsieur invité »… waouh la classe ! La rencontre de Séverine et Quentin souffle un vent d’air frais et d’inspiration, la façon dont ils vivent et élèvent les enfants me fascine. On partage bien des valeurs, et, je les entends prononcer des phrases écrites le matin même dans mon calepin, comme si la vie s’amuse à confirmer ce qu’elle met sur ma route…
Je profite de ces moments magiques, ces surprises, ces instants d’insouciance qui sont encore meilleurs après la difficulté, je sais que certains jours seront moins drôles, et j'ai ressenti, par expérience, qu’il ne faut ni désirer les joies, ni repousser les peines, les unes équilibrent les autres et toutes sont éphémères. Alors j’accueille en conscience ces instants de légèreté et j'essaye de les observer avec équanimité.
Qu’est ce qu’on est bien à boire le café au soleil en chaussette au bord d'un cratère… Mais L’horloge tourne, et il est 16h, il reste 180km pour être à Ashland demain soir… Wow, ça devient intéressant ! et puis... Je me réjouis déjà d’aller voler… |
Ashland… Un an qu’on en parle… Allez, en selle cowboy ! Ta conquête de l’ouest n’est pas terminée…
Lendemain 16h, sommet du dernier col, Les forêts laissent subitement place à des collines jaunies par le soleil. La chaleur étouffe à mesure de la descente. On dévale les 15 derniers km, John calé dans ma roue, on file bon train vers l’apéro. Il a pris son après midi et a grimpé le col pour venir pédaler les derniers kilomètres avec moi, on est excités comme des gamins à l’idée de se retrouver...
On se souvient il y a un an, ce jour de grosse pluie dans les alpages suisses… Le genre de journée que j’aime bien, la météo dissuade le touriste un peu précieux, tout comme les bourgeoises et leur caniche, et ramène les pèlerins au long cours qui cherchent un abri… Jackpot, 4 randonneurs américains sur la Haute Route passent la porte du restau pour se mettre au chaud, sécher les vêtements et boire un café. J'ai connu ça aussi, et sais ce qu'ils ressentent, alors je m'occupe d'eux au mieux... Ils sont drôles et touchants. Le courant passe vite, et c’est les premiers à qui je parle de mon idée de voyage. Se confier à des étrangers est toujours facile, ça limite le risque de fuite, mais qu’importe, je me suis surpris moi même à prononcer ces mots…L’idée, qui germait bien au chaud, est enfin verbalisée et prends une nouvelle forme, concrète, réelle, telle une boule de neige qui ne s’arrêtera plus de rouler… Un email griffonné sur un bout de papier m'invite chez eux, à Ashland, le jour où je passe par l’Oregon…
Lendemain 16h, sommet du dernier col, Les forêts laissent subitement place à des collines jaunies par le soleil. La chaleur étouffe à mesure de la descente. On dévale les 15 derniers km, John calé dans ma roue, on file bon train vers l’apéro. Il a pris son après midi et a grimpé le col pour venir pédaler les derniers kilomètres avec moi, on est excités comme des gamins à l’idée de se retrouver...
On se souvient il y a un an, ce jour de grosse pluie dans les alpages suisses… Le genre de journée que j’aime bien, la météo dissuade le touriste un peu précieux, tout comme les bourgeoises et leur caniche, et ramène les pèlerins au long cours qui cherchent un abri… Jackpot, 4 randonneurs américains sur la Haute Route passent la porte du restau pour se mettre au chaud, sécher les vêtements et boire un café. J'ai connu ça aussi, et sais ce qu'ils ressentent, alors je m'occupe d'eux au mieux... Ils sont drôles et touchants. Le courant passe vite, et c’est les premiers à qui je parle de mon idée de voyage. Se confier à des étrangers est toujours facile, ça limite le risque de fuite, mais qu’importe, je me suis surpris moi même à prononcer ces mots…L’idée, qui germait bien au chaud, est enfin verbalisée et prends une nouvelle forme, concrète, réelle, telle une boule de neige qui ne s’arrêtera plus de rouler… Un email griffonné sur un bout de papier m'invite chez eux, à Ashland, le jour où je passe par l’Oregon…