Les années passent, j'observe, explore, comment retrouver cet espace en moi, comment le sentir, qu'est ce qui se passe là, qu'est ce qu'il me permet d'accomplir... Ce n'est pas le fait de voyager qui rend libre ou heureux. Non, on peut transporter ses soucis et ses peurs et ne jamais sortir de sa prison dans laquelle on s'est enfermé tout seul, enchainé par des croyances tissées depuis notre enfance.. Non, je crois que la joie et la liberté viennent du fait de cerner cette prison et d'entrevoir un chemin de sortie et de faire le premier pas sur ce chemin de libération personnelle. Faire un "tour du monde" est simplement l'occasion de "faire le tour de soi même". Je ne suis pas accro au voyage en tant que tel, non, mais j'ai vite remarqué qu'il offre les conditions idéales d'expérimentation de ce chemin, et c'est ce chemin qui m'attire. Se couper de ses habitudes, sollicitations, obligations, stress, se couper des peurs de la société qui ne m'appartiennent pas. Ne rien prévoir, ne rien maitriser, partir sans trop d'argent, faire confiance, et laisser la magie opérer. Le voyage devient une méditation géante, une expérience sans limite, une machine à créer et à explorer une réalité invisible, à laquelle je veux bien être cobaye.
A vélo ou en stop, des steppes d'asie centrales au désert australien, des cités de la route de la soie aux grands espaces nord américains, passant par les villages alpins et l'atlas marocain, je ressens et observe, la vie, les hommes leurs croyances, leur histoire, leurs écrits, la petite part de chacun de la grande vérité. A chaque nouvel instant, dans le regard de chacun, je me laisse bercer par cette universalité. Dans le chant hébreu au coin du feu, je retrouve la vibration des icaros chamaniques, celle des chants helvétiques de nos hameaux de montagne, celle des chants bèrbères entendus sur un tapis, aux portes du désert.
Les traditions rassemblent les hommes, les identifient dans l’instant à une communauté et les fondent en même temps dans l’universel. Je récupère des fragments, assemble le puzzle, sens, ressens l'harmonie, me fonds dans cet état total, souhaitant à tous ceux qui ne croient en rien de ressentir un jour en eux, cette force, cette vibration que certains ont nommé Dieu... Est ce vraiment nous qui traversons la vie, ou bien la Vie qui nous traverse?
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Et si l'Homme était Un et Tout, la goutte d’eau et l’océan, l’arbre et la forêt, le grain de sable et le désert?
Evidemment, le chemin est long, il m’est arrivé de me planter, et ça m’arrive encore. La fluidité n'est pas un état permanent, mais on apprend peu à peu à la sentir. Quand je suis dedans tout est fluide et je ne fais qu'un, quand je suis dehors, je me prends les pieds dans le tapis de la vie , à moins que ca soit elle qui me foute les trucs dans les jambes pour me faire comprendre... Je me suis bien égaré quelques années, en ne suivant plus ma voie. Sans m'en rendre compte, je suivais mes peurs au lieu de suivre mes rêves. Trop de concessions, trop de pansements, peur d'être seul, peur de manquer, je me blesse et blesse autour de moi, puis je rate une marche et me casse les dents. Visite de ma part d'ombres. Oh ce n'était pas du temps perdu... s'accorder de faire le tour de moi même et de ses parts de peurs, d'ombre et de doute est peu confortable mais au final un beau cadeau à soi même... Maintenant, avec un peu d'entrainement et d'expérience, je ressens instantanément si je suis aligné avec moi même ou si je suis à côté. Si je me trompe, me rate, je l’admets beaucoup plus facilement et je me retourne avec beaucoup plus d’aisance et sérénité.
Tout vibre, et certaines choses résonnent ensemble mieux que d’autres, une personne, une opportunité, un boulot… il devient intéressant de suivre, ou de s'entourer de ce qui vibre juste pour nous. On se force parfois, souvent, à rester dans quelque chose qui ne fait pas écho en nous, qui nous gêne, nous oppresse et on ne fait que repousser le moment où la situation nous explosera à la figure. Regardons en nous, autour de nous, tant de drames et de souffrances... Le chemin proposé par le coeur n'est pas forcément le chemin projeté par notre mental. Il peut sembler difficile d'oser le suivre parce que ce n’est pas conventionnel… C’est cela souvent qui déstabilise les autres, car parfois ils peuvent trouver cela tranchant. Ce ne sont pas nos propres limites que nous craignons, c'est souvent les façons de penser qui nous entourent. Ce n’est pas toujours facile car assurément toute cette façon de faire n’a rien a voir avec ce que nous apprenons depuis toujours.
Oser transformer ses ses différence en forces, plutôt que les gommer pour se fondre parmi les autres est un magnifique cadeau à soi même. Notre parcours n'offre pas extérieurement une lisibilité, car l’évolution est changement, mouvance, adaptation, mais il y a en nous une linéarité. Ainsi c’est la confiance en ce qui nous habite qui nous permet de rester stable, et les deux pieds bien ancrés et bien solides au milieu des imprévisibles. Si on développe cette capacité à se connaitre, à se placer en ce centre, la direction viendra elle même. C’est suivre la voix de ce cœur qui va nous demander de la détermination car il n’y a là pas de repères habituels, on ne peut compter que sur cette forme d’intuition pour se guider soi même.
Oser transformer ses ses différence en forces, plutôt que les gommer pour se fondre parmi les autres est un magnifique cadeau à soi même. Notre parcours n'offre pas extérieurement une lisibilité, car l’évolution est changement, mouvance, adaptation, mais il y a en nous une linéarité. Ainsi c’est la confiance en ce qui nous habite qui nous permet de rester stable, et les deux pieds bien ancrés et bien solides au milieu des imprévisibles. Si on développe cette capacité à se connaitre, à se placer en ce centre, la direction viendra elle même. C’est suivre la voix de ce cœur qui va nous demander de la détermination car il n’y a là pas de repères habituels, on ne peut compter que sur cette forme d’intuition pour se guider soi même.