A notre ami Philippe
La nouvelle m’est parvenue,
Lentement, trop tard peut être, Il en faut du temps, De ton petit coin du Valais, Jusqu’à mon vélo, Quelque part dans le Colorado, Je me souviens du paysan bagnard Qui s’était pris d’amitié pour ces ptits francais Qui lui servaient le café, A moins que ca ne soit ces ptits francais Qui aient apprivoisé le vieux berger Timoré, et toujours en retrait. Je ne sais plus. Je me souviens de ta table 202, La vôtre, qu’on nettoyait en premier, Pour qu’elle soit prête à l’arrivée des bergers Comme chaque matin, pour le café, Et ces fleurs qu’on aimait y placer, Pour égayer ta matinée, Oh c’était trois fois rien, Ca nous faisait rigoler, Mais au fond, on savait que tu aimais bien. Tu auras mené les vaches toute ta vie, Jusquà ton dernier jour, Qui aurait cru que cette descente, des alpages, à la fête du village Serait pour toi la dernière révérence? Toi qui, peu à l’aise au village, Etais pourtant si fier de défiler Avec ta vache, après un long été, De l’église jusqu’à la Dranse… Ta dernière montée te mène Cette fois bien plus haut que l’alpe Toi qui aimais avoir les pieds bien sur terre… J’espère que là haut, t’as trouvé un rocher, Où t’asseoir, pour contempler ta vallée, Celle que tu n’as jamais quittée. Et moi, quand je survolerai La Chaux, Et ces alpages ou tu passais tes étés Je me souviendrai, De mon vieux moustachu Qui parlait toujours de nous emmener, Danser, boire et s’amuser, Au fameux bal de Lourtier… Mes pensées à ta famille à Lourtier, Et à tous ceux qui continuent à porter, humblement et dignement, avec courage et détermination, les traditions et valeurs paysannes, au fil du temps... Merci pour ton accueil chaleureux à bagnes Et tous ces moments partagés… |